“Les patients récupèrent plus vite” : quand la réalité virtuelle aide à la rééducation

Extrait de l’article publié le 21/11/23 disponible sur www.sud-ouest.fr

Un service de soins de suite et de rééducation en Dordogne utilise, depuis quelques mois, des technologies innovantes et propose un service d’hospitalisation à temps partiel
« C’est impressionnant. Je n’ai fait que deux ou trois séances mais cette fois, j’ai lâché les mains ! » Depuis trois semaines, Colette, qui se déplace en fauteuil roulant, se rend au service médicalisé de rééducation en hospitalisation à temps partiel (1), ouvert depuis mi-septembre au sein du service de soins de suite et de rééducation (SSR) de Lolme, en Dordogne.

Et ses progrès sont fulgurants. Il faut dire que depuis le début du mois d’août, l’établissement, qui compte également un Ehpad, s’est doté d’un matériel unique dans le département : une plateforme de posture dynamique. Cet outil, conçu par une équipe de chercheurs français, fonctionne avec la réalité virtuelle et permet de « sortir les patients de leur zone de confort sans prendre de risque ».

Nombreuses applications :
« Les mises en application sont nombreuses : cela sert en orthopédie, en traumatologie, sur les troubles de l’équilibre voire les douleurs chroniques, détaille Anne-Marie Gazaix, kinésithérapeute. C’est un outil très complet, car la réalité virtuelle va tromper le cerveau. » Les professionnels ont ici troqué leur miroir pour un casque de réalité virtuelle où les patients peuvent suivre différents modules. Ils peuvent, par exemple, se retrouver sur une piste de ski et passer des portes ou en pleine mer et maintenir leur équilibre. Coordination, posture, transfert de charges ou troubles cognitifs, l’équipe travaille différents aspects avec les patients en modifiant les modules au cas par cas.
« La seule limite, ce seraient des troubles cognitifs trop importants ou une phobie du casque, mais nous avons une patiente de 102 ans à qui nous allons le proposer, l’âge n’est pas un problème », ajoute la kiné.
(…)
« Les patients récupèrent plus vite », observe Alexandre Ricco qui dirige l’établissement depuis deux ans. « Même si le budget est tendu, nous n’avons pas hésité, on a envie de progresser, de mieux soigner les patients, la ruralité le mérite », souligne Marc Mattera, administrateur de l’établissement.