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La Réalité Virtuelle (VR) et la Rééducation de la Cervicalgie : un mariage qui semble de plus en plus prometteur

Le grand nombre de publications témoigne de l’importance de la cervicalgie en kinésithérapie et de l’intérêt de cette prise en charge.

La Réalité Virtuelle, VR, peut-elle apporter un plus au kinésithérapeute au regard des recommandations de la prise en charge de la cervicalgie ? [1] [2] [3] [4] [5].

Rappelons que le rachis cervical est céphalophore, céphalogyre, flexible et dynamique et qu’il fait le lien entre la tête et la ceinture scapulaire. La rééducation devra, pour être pertinente, considérer tous ces points et comporter des techniques à visée antalgique, de gain de mobilité, de gain de compétences musculaires (la vitesse, la force et l’endurance et la précision gestuelle), de rééducation oculo-cervico-kinétique et de proprioception. Tous ces objectifs sont éligibles à un traitement en VR.

L’évaluation cervicale est primordiale pour proposer une rééducation adaptée aux capacités du patient aux objectifs [6]. Le bilan doit comporter au minimum une évaluation des 6 degrés de mobilité, une évaluation de la douleur EVA (échelle visuelle analogique) ou NDI (neck disability index) [7], et un test de repositionnement céphalique [6] afin d’orienter les objectifs et les moyens.

La VR, permet désormais en moins d’une minute de déterminer les 6 amplitudes articulaires actives du rachis cervical du patient avec l’incrémentation des zones douloureuses. Ce test est réalisé au dixième de degré près et est reproductible indépendamment de l’opérateur garantissant sa fiabilité. L’apport de la technologie de la VR prend ici tout son sens tant au niveau simplicité et de la fiabilité des mesures par rapport au mètre ruban que nous connaissons tous.

La pertinence du test de repositionnement céphalique a largement été démontrée, mais il a été peu employé en raison de la complexité de sa mise en place pratique [8][9][10]. Il donne pourtant une évaluation chiffrée de la compétence proprioceptive des muscles cervicaux. Ce test a été développé aussi en VR et, en moins d’une minute, donne des valeurs chiffrées qui serviront au suivi des séances.

La polyvalence de la VR permet de focaliser le cerveau sur certaines entrées sensorielles, dont la vue et l’ouïe. Ces deux sources de stimulation, inhérentes à la réalité virtuelle, doivent être utilisées dans la rééducation fonctionnelle des cervicalgies. A partir de 15° de mouvement oculaire, il existe une contraction des muscles cervicaux [11]. Il est donc parfaitement indiqué de stimuler la vision pour initier le travail de mobilité cervicale et le travail fonctionnel oculo-céphalogyre. De même, le praticien pourra se servir de stimulations auditives pour initier une exploration visuelle de l’environnement visuel induisant la mobilisation cervicale. La vitesse de déplacement de l’objet, entièrement paramétrable en VR, déterminera la stratégie d’exécution de cette tâche par le patient : oculaire ou cervicale.

En détournant l’attention du patient de sa région cervicale il y aura un impact fort au niveau de la kinésiophobie. Le patient sera focalisé sur la tâche à réaliser et détaché de sa zone douloureuse. Le praticien pourra déterminer les amplitudes analytiques indolores des mouvements qu’il souhaite faire réaliser par son patient. Il pourra ensuite les moduler et associer des mouvements analytiques simples en augmentant les amplitudes ou en modifiant le secteur angulaire sollicité pour reproduire des mouvements tridimensionnels complexes.
Les tâches réalisées par les patients dans l’environnement virtuel feront appel aux différentes compétences musculaires dynamiques ou statiques du rachis cervical : vitesse, précision, stabilité du mouvement ou contrôle postural, soit isolément, soit en association. La modification contrôlée de ces paramètres garantit une progressivité dans la rééducation tout en s’assurant de l’adaptation aux besoins réels du patient.

A la lecture des publications et des retours des praticiens, la réalité virtuelle devient un outil complémentaire pertinent dans la pratique quotidienne de la kinésithérapie. Bilan d’amplitudes articulaire, lutte contre la kinésiophobie, mobilisation active analytique puis fonctionnelle, reprogrammation cervicale dans l’unité fonctionnelle tête cou, adaptation posturale et des réactions d’équilibration et évaluation en temps réel des progrès du patient, sont autant d’outils désormais réunis dans une solution unique mise à la disposition des kinésithérapeutes.

Philippe Gilmer, Masseur Kinésithérapeute- Ostéopathe, Formateur-Consultant, Virtualis

[1] Rééducation des traumatismes du rachis cervical sans lésions neurologiques – 25/08/08
[26-285-A-10] – Doi : 10.1016/S1283-0887(08)43949-X
[2] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2014-05/referentiel_uncam_traumatisme_rachis_cervical.pdf]
[3] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-04/referentiel_cervicalgies_fev_2013-vdef_2013-04-19_10-28-54_48.pdf
[4]https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/argumentaire_cervicalgie_mel_2006.pdf
[5]https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/synthese_cervicalgies_mel_2006.pdf
[6] https://www.has-sante.fr/jcms/c_272491/fr/bilan-kinesitherapique-de-la-cervicalgie]
[7] Evaluation de la douleur par Neck Disability Index (NDI)
Echelle algo-fonctionnelle pour le rachis cervical. J Vaillant. KS 2013,0544:43-44 – 10/06/2013
[8]Test de repositionnement céphalique : étude de la stabilité de performance Cervicocephalic relocation test: a study of performance stability N. Pinsaulta,b, J. Vaillanta,b,*, G. Vironec , J.-L. Caillat-Mioussea , L. Lachensa , N. Vuillermec Annales de réadaptation et de médecine physique 49 (2006) 647–651
[9] Revel M, André-Deshays C, Minguet M. Cervicocephalic kinesthesic sensibility in patient with cervical pain. Arch Phys Med Rehabil 1991; 72:288–91.
[10] Gouilly, P., Petitdant, B., Braun, R., Royer, A., & Cordier, J.-P. (2009). Bilan du rachis cervical. EMC – Kinésithérapie – Médecine Physique – Réadaptation, 5(3), 1–16.
[11] De la sensibilité kinesthésique cervicale après un programme de rééducation oculo-cervicale chez des patients cervicalgiques Étude randomisée contrôlée MÉMOIRE J. VAILLANT (1), M. MINGUET (2), P. GERGOY (2), J.-L. MANUEL (3), M. REVEL (4) Ann. Kinésithér., 1995, t. 22, nO 6, pp. 241-248 © Masson, Paris, 1995 Évolution

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