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Améliorer ses fonctions cognitives pour améliorer sa performance sportive: combo gagnant ?

Article rédigé par Chloé Van Hede, Kinésithérapeute.
Commençons par le début, en revenant juste quelques instants sur la définition des fonctions cognitives ?
Nous savons tous, que ce sont les capacités de notre cerveau nous permettant d’être en interaction avec notre environnement. Elles nous aident, entre autres, à percevoir, à se concentrer, à acquérir des connaissances, à s’adapter, à raisonner et à interagir avec les autres. Selon la littérature, elles peuvent être regroupées en différentes catégories : l’attention, le langage, la mémoire, les fonctions exécutives, les fonctions visuo-spatiales et la cognition sociale.
Pour augmenter les performances de nos patients sportifs, nous avons tendance à concentrer le réentraînement sur les fonctions motrices.
Et si la clé de la performance du sportif était aussi de faire travailler les fonctions cognitives ?
Tout bon sportif sait qu’il ne suffit pas d’entraîner uniquement sa force musculaire ou sa proprioception pour devenir un athlète de haut niveau. De nombreuses disciplines requièrent une multitude de compétences comme l’adaptation, l’organisation, la planification et l’anticipation pour se placer correctement sur le terrain en réaction aux actions qui se déroulent en temps réel. Les prises de décision doivent se faire très rapidement pour anticiper les réactions des adversaires, les variations de terrain et plus généralement tout ce qui vient perturber le cours de l’action.
Tout cela demande une concentration et une attention soutenues.
L’équipe de Lucia et al. s’est intéressée à ce sujet. Leur Etude démontre qu’un entrainement associant une tâche motrice et un travail cognitif permet d’améliorer les performances sportives des joueurs. [1] Ici, deux groupes de basketteurs ont été comparés. L’un a suivi l’entrainement sportif classique (participation aux matchs et entrainement sur terrain) pendant 5 semaines.  Pendant que l’autre groupe a suivi le même programme en y ajoutant 2 sessions de 30 min d’entraînement cognitivo-moteur. Cet entrainement consistait à rajouter une tâche cognitive pendant que le joueur effectuait des dribbles.
Le deuxième groupe a montré une augmentation de 17% des résultats sur les tests spécifiques sportifs.
Une revue de littérature étudiant les effets d’un entraînement en double tâches conclut que celui-ci favorise le développement de la mémoire de travail et de ce fait, améliore les capacités motrices et cognitives des sportifs sur le long terme.
[2]Duchène et al. (2016) a, quant à lui, étudier deux groupes d’hockeyeurs. Les résultats sont les suivants : un entrainement perceptivo-cognitif permet de diminuer la charge cognitive sur la performance motrice en permettant un mouvement plus rapide sans pour autant l’altérer.
[3]Toutes ces recherches tendent à prouver que l’amélioration de nos capacités cognitives est un moyen, tout aussi intéressant, d’améliorer ses capacités et ses performances sportives. Bien qu’elles ne soient pas récentes (certaines recherches sur le sujet ont été financés par la NASA en 1998 [4].), et de plus en plus nombreuses, elles ne permettent pas encore de définir les modalités optimales d’entrainement.
Il est clair que le cerveau humain n’a pas encore délivré tous ses secrets…
Un des moyens intéressant pour mettre en place cette combinaison gagnante cognitivo-moteur dans le cadre d’un protocole de rééducation serait d’utiliser la Réalité Virtuelle (VR).
Le fondement de la la VR est d’agir en sollicitant l’attention et la concentration. Les retours d’expériences de praticiens déjà équipés de système de VR montrent que celle-ci augmente l’engagement des personnes dans les exercices, leur motivation [5] et l’intensité de la séance.
Une étude de 2019 réalisée sur des karatékas a aussi démontré qu’intégrer la VR dans la pratique quotidienne du sportif a été utile pour améliorer la reconnaissance du type d’attaque de l’opposant, les athlètes pouvaient ainsi anticiper et améliorer leur temps de réponse et la prise de décision. Là où d’autres études ne faisaient qu’assumer une augmentation de la motivation, Petri et al. (2019) ont prouvé statistiquement cet accroissement motivationnel. L’engouement est venu du fait que les combattants pouvaient essayer de nouveaux mouvements et réactions dans un environnement sécurisant [6].
Outre la dimension immersive et perçue comme ludique par les patients, la VR permet de travailler la double tâche ou l’inhibition tout en réalisant un travail moteur.
Une étude sur des sujets âgés a démontré qu’un entrainement en VR était plus efficace qu’un entrainement classique. [7] L’IADL, questionnaire permettant une évaluation des activités de la vie quotidienne, était significativement amélioré chez le groupe VR par rapport au groupe contrôle. Ce dernier s’entraînait de manière plus traditionnelle, en réalisant des exercices de squat, assis/debout, parcours de marche, renforcement musculaire et en rajoutant une double tâche, en changeant les consignes ou en ajoutant un travail de mémoire.
En plus du travail fonctionnel, les différents réglages possibles des logiciels de VR permettent une vraie adaptation en temps réel des conditions d’exercice du patient [8]. La multitude d’environnements et d’exercices en fait un outil qui offre des possibilités quasi illimitées pour travailler les différents aspects d’une rééducation ou d’un réentrainement sportif. Les champs d’applications sont vastes et encore à découvrir.
En résumé, ajouter un travail cognitif, réalisé en VR, au protocole de rééducation devrait permettre d’améliorer les capacités motrices des patients ainsi que leurs performances sportives.

[1] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35053809/ Brain Sci. 2021 Dec 31;12(1):68.  doi: 10.3390/brainsci12010068.

[2] https://www.mdpi.com/1660-4601/18/4/1732. The Acute and Chronic Effects of Dual-Task on the Motor and Cognitive Performances in Athletes: A Systematic Review .Int. J. Environ. Res. Public Health 202118(4), 1732; https://doi.org/10.3390/ijerph18041732

[3] Duchêne, S. (2016). Conception et validation d’un protocole d’entraînement pour réduire l’impact d’une tâche perceptivo-cognitive sur la performance motrice. (Mémoire de maîtrise inédit) Montréal : École de technologie supérieure.[4] Dennis K. A. & Harris, D. (1998). Computer based simulation as an adjunct to Ab Initio flight training. The International Journal of Aviation Psychology, 8(3): 261-277.[5]Petri, K., Masik, S., Danneberg, M., Emmermacher, P. & Witte, K. Possibilities to use a virtual opponent for enhancements of reactions and perception of young karate athletes. Int. J. Comput. Sci. Sport 18, 20–33 (2019)[6] Article de Presse paru dans l’Indépendant 21/01/21 : La réalité Virtuelle au service de la Rééducation à Port-La-Nouvelle (https://bit.ly/3dpI4Mq)

[7] Ying-Yi Liao 1Han-Yun Tseng 1Yi-Jia Lin 2Chung-Jen Wang 3Wei-Chun Hsu 4 Eur J Phys Rehabil Med ; Using virtual reality-based training to improve cognitive function, instrumental activities of daily living and neural efficiency in older adults with mild cognitive impairment , 2020 Feb;56(1):47-57. doi: 10.23736/S1973-9087.19.05899-4.

[8] Article paru dans le Républicain 19/10/21 – A l’hôpital, la réalité virtuelle au service de la rééducation des patients (https ://bit.ly/3mQVPaI)

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